Parcours de Véronique ou comment s’épanouir professionnellement en expatriation

Par Delphine le 28.06.2011

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Expat' à Chicago

Cela faisait déjà plusieurs mois que je suivais régulièrement les articles de son blog Expat Forever et j’ai eu envie de la rencontrer pour qu’elle me parle de son parcours. L’entretien a enfin eu lieu et j’ai découvert une femme pétillante et passionnée. Véronique vit à Chicago depuis 3 ans, elle a 38 ans et deux petites filles de 8 et 6 ans.

Originaire de Lyon, Véronique a rencontré son mari durant leurs études à Science Po. Il a rapidement été clair qu’il voulait construire sa carrière à l’étranger. Elle a décidé de le suivre dans cette aventure.

Partie en expatriation en 1999 alors qu’elle était doctorante en Sciences politiques, Véronique a connu la recherche d’emploi en Norvège, au Sri Lanka et à Chicago avant de trouver sa voie dans le monde de l’écriture et de l’édition en créant Writer Forever en 2009. Elle publie également sur son blog Expat Forever des articles et des critiques de livre sur l’expatriation, l’éducation des enfants expatriés, ainsi que des témoignages d’expats.

Expat’ en Norvège ou comment transformer des contraintes en opportunités

Véronique était en dernière année de doctorat lorsqu’elle est arrivée en août 1999 à Oslo. Sa première année a été très remplie : le matin, elle suivait pendant quatre heures des cours intensifs de norvégien et le reste de la journée, elle rédigeait sa thèse. L’apprentissage de cette nouvelle langue était un passage obligé si elle souhaitait trouver du travail et s’intégrer dans le pays. « L’anglais ne suffisait pas, il a fallu que j’apprenne le Norvégien.
Je pense que c’est valable aussi pour n’importe quel pays dans lequel on s’installe que ce soit pour six mois ou cinq ans. Il faut faire la démarche d’apprendre la langue du pays, ne serait-ce que pour pouvoir se débrouiller dans la vie quotidienne, être indépendante et s’intégrer plus facilement tant sur le plan personnel que professionnel. Il m’a fallu neuf mois pour franchir un premier pallié de connaissance de la langue. Et puis, j’ai fait des petits boulots pour pratiquer la langue au quotidien et j’ai donné des cours prive de français à des locaux. C’était une étape nécessaire pour me sentir à l’aise dans ce pays », explique-t-elle.

Après avoir soutenu sa thèse en juin 2000, Véronique enchaîne quelques mois plus tard avec un post doctorat d’une durée de neuf mois dans un laboratoire de recherche en sciences sociales. Elle s’y est sentie isolée parce que tout se faisait en Norvégien. Elle a alors réalisé combien il lui serait difficile de trouver un travail dans le milieu académique en Norvège. Elle commence alors à chercher du travail en parallèle de son activité de recherche.
Une opportunité s’est présentée à la mission économique de l’ambassade de France d’Oslo en tant qu’assistante commerciale : « Ils cherchaient une assistante commerciale parlant couramment le français et le norvégien. J’ai sauté sur l’occasion. J’avais trop envie et besoin de travailler ! », dit-elle en riant. Pendant un an, Véronique vante donc avec passion les atouts de la France aux entrepreneurs norvégiens afin de développer les relations commerciales entre les deux pays.

Véronique a très bien vécu cette expérience professionnelle même si elle n’avait pas de lien direct avec son cursus universitaire. Pourquoi ?
Simplement, parce cette expérience a répondu a une forte envie de plonger dans le concret, dans la réalité du monde du travail, a un besoin de gagner enfin par soi-même de l’argent. « Je ne regrette pas cette première expatriation et expérience professionnelle. J’ai découvert autre chose même si cela m’a éloigné de mon objectif professionnel premier. Et puis de toute façon, obtenir un poste d’enseignant-chercheur à l’université même si j’étais restée en France aurait été très compliqué étant donné le très faible nombre de postes à pourvoir », relativise-t-elle.

Mais l’aventure nordique s’arrête car la profession de son conjoint propulse Véronique sous les tropiques. Direction, le Sri Lanka pour trois ans.

Expat’ au Sri Lanka ou comment mettre en place une stratégie efficace

Arrivés au Sri Lanka, Véronique est enceinte et même si, elle n’avait pas la possibilité de travailler pour des entreprises locales, elle ne comptait pas restée inactive. Ses seuls débouchés étaient les organisations gravitant autour de l’ambassade de France. Apres la naissance de son premier enfant, le directeur de l’école française lui propose d’enseigner l’histoire-géographie aux élèves du collège et lycée. Il ne s’agissait que de quelques heures par semaine : « La encore, je me suis empressée d’accepter, car je savais qu’une telle opportunité ne se représenterait pas de sitôt ! Quand on est une conjointe accompagnatrice et surtout dans ce genre de pays, il faut saisir les opportunités quand elles se présentent. C’est une des leçons que j’ai retenues lors de ces deux premières expatriations », confie-t-elle.

Mais Véronique ne s’arrête pas là. Elle sait qu’il faut qu’elle anticipe et qu’elle mette en place une stratégie car un retour en France se profile : « je voulais un deuxième enfant, mais je ne voulais pas l’avoir en France car je voulais profiter de ce futur séjour de trois ans dans mon pays pour avoir une vraie expérience professionnelle. Ces trois ans en France était ma seule fenêtre d’opportunité, ce n’était vraiment pas le moment d’arriver enceinte ou de tomber enceinte juste avant le retour. Alors j’ai tout planifié : il fallait que le deuxième bébé naisse six mois avant notre retour. J’ai eu de la chance, c’est exactement ce qui s’est passé ! ».
Peu de temps après, elle connait sa destination en France, Nantes. Elle commence alors à faire des recherches sur le marché du travail dans cette région tout en actualisant son CV : « Quand on vit comme moi l’expatriation de manière récurrente et régulière, il faut savoir à la fois saisir les opportunités et anticiper, toujours anticiper et se préparer ». Alors qu’elle vit encore à Colombo à Sri Lanka, elle s’inscrit sur des sites pour des personnes en recherche d’emploi comme http://www.ouestjob.com/. Son objectif : mettre à profit son profil international dans le secteur de l’éducation. Elle visait assez large au départ.

« Impatriée » à Nantes ou comment poser les fondamentaux pour trouver son équilibre

Elle s’était donnée jusqu’au premier anniversaire de sa petite dernière pour trouver un travail. Finalement, c’est arrivé plus tôt que prévu ! Au bout de six mois, elle a trouvé « l’annonce » qu’elle ne voulait pas laisser passer. L’école supérieure de commerce de Nantes (Audencia Nantes Ecole de Management) recherchait quelqu’un en CDD pour remplacer une de ses salariés en congé maternité. Il s’agissait de s’occuper des étudiants en échanges internationaux. « C’est le premier CV et la première lettre de motivation que j’ai envoyés après mon retour en France. Et cela a marché du premier coup. J’étais la première surprise ! »

Avant la fin du contrat, Véronique anticipe (encore une fois !) en rencontrant la DRH : « Je lui ai dit que je souhaitais continuer à travailler avec eux. Comme ils étaient vraiment satisfaits, ils ont décidé de créer un poste pour moi en CDI ! Ma mission : promouvoir les Masters internationaux et le MBA de l’école afin de recruter autant d’étudiants étrangers que possible. Autant dire que j’étais dans mon élément ! ».

Mais un nouveau départ se profile, cette-fois ci aux Etats-Unis où Véronique a le droit de travailler. Elle anticipe et prépare encore plus sa recherche d’emploi en consultant notamment des sites comme http://www.careerbuilder.com. « Je recherchais des postes similaires à celui que j’occupais en France. Il y a beaucoup d’universités publiques ou privées à Chicago. J’ai donc trouvé quelques annonces », explique-t-elle. Elle a envoyé des CV et a même passé des entretiens par téléphone et en vidéoconférence. Même si rien de concret ne s’est conclu avant son départ, tout ceci lui a donné des signes positifs par rapport à sa possibilité de trouver un emploi une fois sur le sol américain.

Expat’ à Chicago ou comment s’épanouir professionnellement en expatriation

« Je n’avais pas prévu les conséquences de la crise des sub-primes ! Les entreprises ont commencé à licencier et les universités à geler les recrutements lorsque j’ai commencé à cherche du travail ! », explique-t-elle en souriant. De plus, elle découvre la société américaine et
les différences organisationnelles et sociales par rapport à la France : peu de congés, des journées d’école courtes et le coût élevé des modes de garde… Véronique comprend alors qu’il va falloir travailler autrement d’autant qu’elle a également pris conscience que son mode de vie sur le long terme serait l’expatriation : « J’en avais assez d’avoir à tout recommencer à chaque fois professionnellement. Il fallait que mon activité professionnelle soit mobile et flexible. Bref, adaptée à mon mode de vie ».

Apres avoir beaucoup réfléchi et lu, elle a souhaité avoir une approche professionnelle pour définir son projet. Elle a donc fait appel à un coach qui lui a permis de découvrir le fil conducteur de sa carrière et lui a permis de bâtir le projet qui alliait à la fois l’écriture, l’édition, sa forte
créativité et son besoin de liberté.

Writer Forever est l’outil de promotion et le portfolio de son activité en tant que journaliste et rédactrice web. Véronique a choisi le nom Writer Forever pour avoir la possibilité de travailler en équipe avec d’autres personnes. Lorsqu’elle a choisi ce nom, c’est parce qu’il correspondait le mieux à son identité. En anglais pour avoir un marché mondial. Ses clients sont principalement des magazines en ligne comme entre autres Expatlive et Femmexpat. Elle a aussi un partenariat depuis presque trois ans avec ThinkFrench, un magazine en ligne sur abonnement pour qui elle est directrice d’édition. Ce qu’elle recherche, c’est créer des relations de partenariat de qualité sur le long terme. Véronique privilégie le web puisque, selon elle, c’est l’avenir du monde de l’édition.

Véronique a créé son blog Expat Forever en 2010. Par ce biais, elle souhaite se constituer un lectorat pour ses articles et ses futurs livres. Elle y explique avec un immense plaisir et beaucoup de passion la vie en expatriation et la réalité quotidienne du conjoint accompagnateur. Elle y écrit pour son lectorat à la différence des articles rédigés pour ses clients, mais son blog est aussi porteur d’opportunités.
Une femme active et expatriée à suivre !

Quels conseils, plus généraux sur l’expatriation, voudrais-tu partager ?

  • Apprendre la langue du pays si on ne la parle pas : c’est un bon moyen pour rencontrer d’autres personnes qui sont dans la même situation que vous, de créer un réseau d’amies qui vous comprendrons, d’être occupée intellectuellement. C’est important !
  • Saisir des opportunités professionnelles ou savoir se les créer : on ne va peut-être pas vous proposer immédiatement le job de vos rêves, alors il faut savoir attendre tout en étant active. Avec l’expatriation, j’ai appris la patience, la flexibilité et la persévérance. Même un petit boulot de quelques heures peut vous permettre d’une part de vous sortir de chez vous, de rencontrer des gens et donc de vous remonter le moral. Et puis, quand l’heure sera venue de faire votre CV, vous pourrez toujours faire le tri au sein de ces différentes expériences. L’important, ce sont les compétences acquises, peu importe le contexte de l’expérience (bénévolat, associations de français, écoles des enfants …)
  • Dans le cadre d’une recherche d’emploi en expatriation, il y deux questions récurrentes auxquelles les conjointes accompagnatrices se doivent de préparer un petit laïus : Qu’est-ce qui vous a amené dans notre beau pays et pour combien de temps ? La première, on peut y répondre facilement puisqu’en général c’est pour suivre notre cher et tendre époux. Pour la deuxième, je conseillerai de rester vague sinon cela peut être rédhibitoire (croyez-moi, c’est du vécu !). Je pense que la durée de notre séjour en terre étrangère ne doit pas intervenir dans notre recrutement. Dans ce cas, c’est la loi du marché de l’emploi qui s’applique. Apres tout, si un local est recruté, il se pourrait bien qu’il reste moins longtemps dans le poste que vous.
  • Se faire plaisir en commençant une activité qu’on n’avait pas le temps ou l’occasion de faire avant.
  • Si vous êtes une multi-expat ou comme je les appelle une « serial expat », créez une activité portable et mobile basée sur vos motivations personnelles.

Quelle est ta définition d’une femme de challenges ?

Pour moi, une femme de challenges, c’est une femme qui à un moment donné dans sa vie relève un défi, quelqu’un qui cesse de se plaindre, de ressasser ses difficultés et qui décide de passer à l’action plutôt que de subir une situation qu’elle ne maitrise pas entièrement. Une femme de
challenge, c’est quelqu’un qui décide de prendre sa vie en main.

En es-tu une ? Pourquoi ?

Oui, je le pense. D’abord, parce que l’expatriation est un challenge en soi dans plusieurs domaines (pour la famille, pour le couple et pour le travail). Donc après trois expatriations et une impatriation (retour en France), je pense que j’ai prouvé que je suis une femme de challenges. Ensuite, personnellement j’étais arrivée à un stade où je n’en pouvais plus. J’ai décidé qu’il était temps d’arrêter d’être dans le renoncement (par rapport aux autres) et les concessions permanents. Même si aujourd’hui, je continue à faire des compromis car la vie en est pleine, il y a une partie de mon identité dont les choix ne dépendent que de moi. Cette sphère, c’est mon activité professionnelle : je suis maître à bord, je vais dans les directions que je souhaite donner à mon activité. Ceci me permet d’être créative  et épanouie. Je ne me suis jamais aussi bien sentie dans mes baskets que depuis que je suis auto-entrepreneur !

Lire aussi :
Expat’ aux USA
Expat’ à Shanghai
Les 6 fondemantaux pour bien démarrer sa recherche d’emploi à l’étranger

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Expat' à Chicago

Cela faisait déjà plusieurs mois que je suivais régulièrement les articles de son blog Expat Forever et j’ai eu envie de la rencontrer pour qu’elle me parle de son parcours. L’entretien a enfin eu lieu et j’ai découvert une femme pétillante et passionnée. Véronique vit à Chicago depuis 3 ans, elle a 38 ans et deux petites filles de 8 et 6 ans.

Originaire de Lyon, Véronique a rencontré son mari durant leurs études à Science Po. Il a rapidement été clair qu’il voulait construire sa carrière à l’étranger. Elle a décidé de le suivre dans cette aventure.

Partie en expatriation en 1999 alors qu’elle était doctorante en Sciences politiques, Véronique a connu la recherche d’emploi en Norvège, au Sri Lanka et à Chicago avant de trouver sa voie dans le monde de l’écriture et de l’édition en créant Writer Forever en 2009. Elle publie également sur son blog Expat Forever des articles et des critiques de livre sur l’expatriation, l’éducation des enfants expatriés, ainsi que des témoignages d’expats.

Expat’ en Norvège ou comment transformer des contraintes en opportunités

Véronique était en dernière année de doctorat lorsqu’elle est arrivée en août 1999 à Oslo. Sa première année a été très remplie : le matin, elle suivait pendant quatre heures des cours intensifs de norvégien et le reste de la journée, elle rédigeait sa thèse. L’apprentissage de cette nouvelle langue était un passage obligé si elle souhaitait trouver du travail et s’intégrer dans le pays. « L’anglais ne suffisait pas, il a fallu que j’apprenne le Norvégien.
Je pense que c’est valable aussi pour n’importe quel pays dans lequel on s’installe que ce soit pour six mois ou cinq ans. Il faut faire la démarche d’apprendre la langue du pays, ne serait-ce que pour pouvoir se débrouiller dans la vie quotidienne, être indépendante et s’intégrer plus facilement tant sur le plan personnel que professionnel. Il m’a fallu neuf mois pour franchir un premier pallié de connaissance de la langue. Et puis, j’ai fait des petits boulots pour pratiquer la langue au quotidien et j’ai donné des cours prive de français à des locaux. C’était une étape nécessaire pour me sentir à l’aise dans ce pays », explique-t-elle.

Après avoir soutenu sa thèse en juin 2000, Véronique enchaîne quelques mois plus tard avec un post doctorat d’une durée de neuf mois dans un laboratoire de recherche en sciences sociales. Elle s’y est sentie isolée parce que tout se faisait en Norvégien. Elle a alors réalisé combien il lui serait difficile de trouver un travail dans le milieu académique en Norvège. Elle commence alors à chercher du travail en parallèle de son activité de recherche.
Une opportunité s’est présentée à la mission économique de l’ambassade de France d’Oslo en tant qu’assistante commerciale : « Ils cherchaient une assistante commerciale parlant couramment le français et le norvégien. J’ai sauté sur l’occasion. J’avais trop envie et besoin de travailler ! », dit-elle en riant. Pendant un an, Véronique vante donc avec passion les atouts de la France aux entrepreneurs norvégiens afin de développer les relations commerciales entre les deux pays.

Véronique a très bien vécu cette expérience professionnelle même si elle n’avait pas de lien direct avec son cursus universitaire. Pourquoi ?
Simplement, parce cette expérience a répondu a une forte envie de plonger dans le concret, dans la réalité du monde du travail, a un besoin de gagner enfin par soi-même de l’argent. « Je ne regrette pas cette première expatriation et expérience professionnelle. J’ai découvert autre chose même si cela m’a éloigné de mon objectif professionnel premier. Et puis de toute façon, obtenir un poste d’enseignant-chercheur à l’université même si j’étais restée en France aurait été très compliqué étant donné le très faible nombre de postes à pourvoir », relativise-t-elle.

Mais l’aventure nordique s’arrête car la profession de son conjoint propulse Véronique sous les tropiques. Direction, le Sri Lanka pour trois ans.

Expat’ au Sri Lanka ou comment mettre en place une stratégie efficace

Arrivés au Sri Lanka, Véronique est enceinte et même si, elle n’avait pas la possibilité de travailler pour des entreprises locales, elle ne comptait pas restée inactive. Ses seuls débouchés étaient les organisations gravitant autour de l’ambassade de France. Apres la naissance de son premier enfant, le directeur de l’école française lui propose d’enseigner l’histoire-géographie aux élèves du collège et lycée. Il ne s’agissait que de quelques heures par semaine : « La encore, je me suis empressée d’accepter, car je savais qu’une telle opportunité ne se représenterait pas de sitôt ! Quand on est une conjointe accompagnatrice et surtout dans ce genre de pays, il faut saisir les opportunités quand elles se présentent. C’est une des leçons que j’ai retenues lors de ces deux premières expatriations », confie-t-elle.

Mais Véronique ne s’arrête pas là. Elle sait qu’il faut qu’elle anticipe et qu’elle mette en place une stratégie car un retour en France se profile : « je voulais un deuxième enfant, mais je ne voulais pas l’avoir en France car je voulais profiter de ce futur séjour de trois ans dans mon pays pour avoir une vraie expérience professionnelle. Ces trois ans en France était ma seule fenêtre d’opportunité, ce n’était vraiment pas le moment d’arriver enceinte ou de tomber enceinte juste avant le retour. Alors j’ai tout planifié : il fallait que le deuxième bébé naisse six mois avant notre retour. J’ai eu de la chance, c’est exactement ce qui s’est passé ! ».
Peu de temps après, elle connait sa destination en France, Nantes. Elle commence alors à faire des recherches sur le marché du travail dans cette région tout en actualisant son CV : « Quand on vit comme moi l’expatriation de manière récurrente et régulière, il faut savoir à la fois saisir les opportunités et anticiper, toujours anticiper et se préparer ». Alors qu’elle vit encore à Colombo à Sri Lanka, elle s’inscrit sur des sites pour des personnes en recherche d’emploi comme http://www.ouestjob.com/. Son objectif : mettre à profit son profil international dans le secteur de l’éducation. Elle visait assez large au départ.

« Impatriée » à Nantes ou comment poser les fondamentaux pour trouver son équilibre

Elle s’était donnée jusqu’au premier anniversaire de sa petite dernière pour trouver un travail. Finalement, c’est arrivé plus tôt que prévu ! Au bout de six mois, elle a trouvé « l’annonce » qu’elle ne voulait pas laisser passer. L’école supérieure de commerce de Nantes (Audencia Nantes Ecole de Management) recherchait quelqu’un en CDD pour remplacer une de ses salariés en congé maternité. Il s’agissait de s’occuper des étudiants en échanges internationaux. « C’est le premier CV et la première lettre de motivation que j’ai envoyés après mon retour en France. Et cela a marché du premier coup. J’étais la première surprise ! »

Avant la fin du contrat, Véronique anticipe (encore une fois !) en rencontrant la DRH : « Je lui ai dit que je souhaitais continuer à travailler avec eux. Comme ils étaient vraiment satisfaits, ils ont décidé de créer un poste pour moi en CDI ! Ma mission : promouvoir les Masters internationaux et le MBA de l’école afin de recruter autant d’étudiants étrangers que possible. Autant dire que j’étais dans mon élément ! ».

Mais un nouveau départ se profile, cette-fois ci aux Etats-Unis où Véronique a le droit de travailler. Elle anticipe et prépare encore plus sa recherche d’emploi en consultant notamment des sites comme http://www.careerbuilder.com. « Je recherchais des postes similaires à celui que j’occupais en France. Il y a beaucoup d’universités publiques ou privées à Chicago. J’ai donc trouvé quelques annonces », explique-t-elle. Elle a envoyé des CV et a même passé des entretiens par téléphone et en vidéoconférence. Même si rien de concret ne s’est conclu avant son départ, tout ceci lui a donné des signes positifs par rapport à sa possibilité de trouver un emploi une fois sur le sol américain.

Expat’ à Chicago ou comment s’épanouir professionnellement en expatriation

« Je n’avais pas prévu les conséquences de la crise des sub-primes ! Les entreprises ont commencé à licencier et les universités à geler les recrutements lorsque j’ai commencé à cherche du travail ! », explique-t-elle en souriant. De plus, elle découvre la société américaine et
les différences organisationnelles et sociales par rapport à la France : peu de congés, des journées d’école courtes et le coût élevé des modes de garde… Véronique comprend alors qu’il va falloir travailler autrement d’autant qu’elle a également pris conscience que son mode de vie sur le long terme serait l’expatriation : « J’en avais assez d’avoir à tout recommencer à chaque fois professionnellement. Il fallait que mon activité professionnelle soit mobile et flexible. Bref, adaptée à mon mode de vie ».

Apres avoir beaucoup réfléchi et lu, elle a souhaité avoir une approche professionnelle pour définir son projet. Elle a donc fait appel à un coach qui lui a permis de découvrir le fil conducteur de sa carrière et lui a permis de bâtir le projet qui alliait à la fois l’écriture, l’édition, sa forte
créativité et son besoin de liberté.

Writer Forever est l’outil de promotion et le portfolio de son activité en tant que journaliste et rédactrice web. Véronique a choisi le nom Writer Forever pour avoir la possibilité de travailler en équipe avec d’autres personnes. Lorsqu’elle a choisi ce nom, c’est parce qu’il correspondait le mieux à son identité. En anglais pour avoir un marché mondial. Ses clients sont principalement des magazines en ligne comme entre autres Expatlive et Femmexpat. Elle a aussi un partenariat depuis presque trois ans avec ThinkFrench, un magazine en ligne sur abonnement pour qui elle est directrice d’édition. Ce qu’elle recherche, c’est créer des relations de partenariat de qualité sur le long terme. Véronique privilégie le web puisque, selon elle, c’est l’avenir du monde de l’édition.

Véronique a créé son blog Expat Forever en 2010. Par ce biais, elle souhaite se constituer un lectorat pour ses articles et ses futurs livres. Elle y explique avec un immense plaisir et beaucoup de passion la vie en expatriation et la réalité quotidienne du conjoint accompagnateur. Elle y écrit pour son lectorat à la différence des articles rédigés pour ses clients, mais son blog est aussi porteur d’opportunités.
Une femme active et expatriée à suivre !

Quels conseils, plus généraux sur l’expatriation, voudrais-tu partager ?

  • Apprendre la langue du pays si on ne la parle pas : c’est un bon moyen pour rencontrer d’autres personnes qui sont dans la même situation que vous, de créer un réseau d’amies qui vous comprendrons, d’être occupée intellectuellement. C’est important !
  • Saisir des opportunités professionnelles ou savoir se les créer : on ne va peut-être pas vous proposer immédiatement le job de vos rêves, alors il faut savoir attendre tout en étant active. Avec l’expatriation, j’ai appris la patience, la flexibilité et la persévérance. Même un petit boulot de quelques heures peut vous permettre d’une part de vous sortir de chez vous, de rencontrer des gens et donc de vous remonter le moral. Et puis, quand l’heure sera venue de faire votre CV, vous pourrez toujours faire le tri au sein de ces différentes expériences. L’important, ce sont les compétences acquises, peu importe le contexte de l’expérience (bénévolat, associations de français, écoles des enfants …)
  • Dans le cadre d’une recherche d’emploi en expatriation, il y deux questions récurrentes auxquelles les conjointes accompagnatrices se doivent de préparer un petit laïus : Qu’est-ce qui vous a amené dans notre beau pays et pour combien de temps ? La première, on peut y répondre facilement puisqu’en général c’est pour suivre notre cher et tendre époux. Pour la deuxième, je conseillerai de rester vague sinon cela peut être rédhibitoire (croyez-moi, c’est du vécu !). Je pense que la durée de notre séjour en terre étrangère ne doit pas intervenir dans notre recrutement. Dans ce cas, c’est la loi du marché de l’emploi qui s’applique. Apres tout, si un local est recruté, il se pourrait bien qu’il reste moins longtemps dans le poste que vous.
  • Se faire plaisir en commençant une activité qu’on n’avait pas le temps ou l’occasion de faire avant.
  • Si vous êtes une multi-expat ou comme je les appelle une « serial expat », créez une activité portable et mobile basée sur vos motivations personnelles.

Quelle est ta définition d’une femme de challenges ?

Pour moi, une femme de challenges, c’est une femme qui à un moment donné dans sa vie relève un défi, quelqu’un qui cesse de se plaindre, de ressasser ses difficultés et qui décide de passer à l’action plutôt que de subir une situation qu’elle ne maitrise pas entièrement. Une femme de
challenge, c’est quelqu’un qui décide de prendre sa vie en main.

En es-tu une ? Pourquoi ?

Oui, je le pense. D’abord, parce que l’expatriation est un challenge en soi dans plusieurs domaines (pour la famille, pour le couple et pour le travail). Donc après trois expatriations et une impatriation (retour en France), je pense que j’ai prouvé que je suis une femme de challenges. Ensuite, personnellement j’étais arrivée à un stade où je n’en pouvais plus. J’ai décidé qu’il était temps d’arrêter d’être dans le renoncement (par rapport aux autres) et les concessions permanents. Même si aujourd’hui, je continue à faire des compromis car la vie en est pleine, il y a une partie de mon identité dont les choix ne dépendent que de moi. Cette sphère, c’est mon activité professionnelle : je suis maître à bord, je vais dans les directions que je souhaite donner à mon activité. Ceci me permet d’être créative  et épanouie. Je ne me suis jamais aussi bien sentie dans mes baskets que depuis que je suis auto-entrepreneur !

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