C’est très fréquemment lors de notre première expatriation que nous nous posons cette question.
La première expatriation est la plus déstabilisante : c’est la première fois qu’on lâche les amarres complètement… et ce n’est pas rien de quitter sa famille, ses amis et son boulot. ..
Après avoir traversé les premières turbulences de l’arrivée en passant à travers les cycles de l’adaptation, vous voilà prête à travailler ! Oui mais….tant qu’à avoir tout quitté pourquoi ne pas envisager de changer de métier ?
Vous sentez-vous comme Claire* « j’ai suivi mon mari à Budapest et nous sommes arrivés depuis 4 mois. Je travaillais à Paris dans le marketing et me retrouver femme au foyer ici, ce n’est pas ce que je veux. Je veux travailler mais je ne suis pas clair sur ce que je veux faire. Je voudrais valider si je dois bien me mettre à chercher du boulot en marketing, ce qui apparaît comme étant le plus simple étant donné mon expérience, ou bien si vraiment il vaut mieux que que je fasse un travail de réorientation ». Avoir quitté ses repères met dans le doute, c’est normal. Vous vous sentez perdue.
La décision de changer de métier n’est pas à prendre à la légère : changer de métier veut dire entamer un changement professionnel qui va prendre du temps, de l’argent…et une grande détermination. Alors, voyons si c’est réellement ce que vous souhaitez faire. Je vous propose deux étapes de réflexion pour vous aider à clarifier ce que vous voulez faire.
1. Changer de métier: qu’est-ce qui ne vous convient plus?
Prenez le temps de lister toutes les raisons, aussi bien celles qui concernent le contenu de votre poste, le style de management, votre environnement de travail…
Reprenons l’exemple de Claire, lors de nos premières séances, elle me disait qu’elle ne voulait plus du surcontrôle de sa chef qui allait jusqu’à la faire travailler jusqu’à 11h du soir rien que pour changer la couleur du powerpoint. Elle ne voulait plus avoir l’impression de « végéter » dans son poste (et bien d’autres encore)
2. Changer de métier : quelle serait la situation idéale?
Plutôt que de se focaliser sur une idée de métier, mieux vaut se demander à quels aspects du travail vous attachez le plus d’importance.
Vous voulez faire quoi ? Comment ? Avec qui ? Pour qui ? Avez-vous envie de travailler dans un bureau ou en extérieur ? Quel degré d’autonomie recherchez-vous ?
Reprenons l’exemple de Claire:
– elle voulait continuer à apprendre quotidiennement,
– pouvoir prendre des initiatives,
– initier, elle-même, des projets
– pouvoir gérer son temps
– avoir du temps avec ses enfants…
Après quelques séances, elle a décidé de continuer dans son domaine, le marketing mais de se lancer en tant que freelance. Elle avait réalisée finalement, que ce n’était pas son métier qu’elle ne supportait plus mais c’était surtout la pression qu’elle ressentait lorsqu’elle devait rendre des comptes à sa responsable.
Ce qui était aussi très important, c’était d’avoir un emploi du temps flexible pour pouvoir passer du temps avec ses enfants quitte à baisser son salaire. Elle avait vécu un rythme éfréné de jeune couple avec un enfant à Paris et ne souhaitait plus de ça. D’autant plus, qu’elle était arrivé a Budapest avec son deuxième enfant.
Vous avez un papier et un crayon, c’est à vous !
Si vous voulez arrêter de tourner en rond et passez à l’action pour vous, prenons rdv pour une séance gratuite: delphine@femmesdechallenges.com
*le prénom a été modifié pour des raisons de confidentialité
Aude dit
Bonjour, je suis expatriée à NY depuis février. En tant que juriste en droit français, je me suis également posé la question d’un changement de carrière. Pour le moment, je préfère essayer de trouver un poste dans une branche proche du droit (je chercher dans le contracts management), afin de pouvoir exploiter mon expérience.
Mais il est vrai que d’autres questions entrent en jeu: comment concilier un travail à temps plein (ce qui est proposé pour ce genre de poste) avec l’emploi du temps des enfants, le désir de passer du temps avec eux, le coût important des modes de garde ici…. C’est une question qui se pose davantage lorsque la famille n’est plus là pour aider.
J’ai l’impression que de nombreuses femmes expatriées font une croix sur leur carrière, ce qui me semble risqué pour la suite: soit lors du retour en France, soit lorsque le statut d’expatrié prend fin, et qu’il faut passer en contrat local.
Delphine dit
bonjour Aude,
merci pour votre temoignage, vous avez tout a fait raison d’investir dans votre carriere et de vous projeter a long terme. C’est effectivement essentiel. Votre demarche est tout a fait pertinente. Il est important effectivement de valider si votre expertise actuelle peut etre utiliser localement. Cela fait partie de la premiere phase de l’adaptation. Ensuite, n’hesitez pas a etre creative pour exploiter cette competences sous d’autres formes si ce n’est pas possible tel que vous l’envisagez actuellement. L’important, c’est d’avoir un projet qui vous plait puis de voir toutes les options pour le mettre en oeuvre. A titre d’exemple, je voulais travailler dans le domaine du coaching localement avec des Americains, cela n’a pas ete possible. C’est cette « contrainte » qui a fait que j’ai cree ma societe avec une visibilite internationale: j’accompagne aujourd’hui, les femmes francophones, quelque soit le pays dans lequel elles vivent.
bonne continuation Aude et restee creative 🙂
Olivier dit
Ca peut paraître bizarre mais quand on est marié à un Chilienne qui veut rentrer au pays, un homme peut être dans la même situation que Claire dans l’exemple.
Un départ à l’étranger peut être une grande opportunité: on doit se réinventer un environnement, souvent une langue, un rythme. Chercher à rester dans son domaine d’activité est un moyen de garder une attache avec son pays d’origine mais n’est pas forcément la seule solution: en changeant de pays, bien des détails nous échappent, le domaine d’activité n’est pas forcément aussi développé (comme dans mon cas, le secteur électronique, ce qui m’a amené à entrer dans le domaine informatique financier).
La première erreur à éviter est de penser que notre pays d’accueil a besoin de nous: c’est souvent le cas mais rarement de la manière qu’on a imaginé en arrivant. Un temps d’étude de la société est donc important et ceci passe par le développement de la vie sociale. Une fois cernée une petite liste de besoins et de contacts, il est plus facile de commencer à offrir des services pour pouvoir enfin s’intégrer. Il faut un peu de patience mais ca peut être une excellente occasion de se mettre à niveau dans des domaines non explorés et trouver un nouvel essor.
Delphine dit
Merci Olivier pour votre temoignage et bravo pour votre esprit positif qui vous a permis de saisir une belle opportunite!
Merci aussi pour mettre l’accent sur une des erreurs les plus frequentes lorsqu’on s’expatrie: « de penser que notre pays d’accueil a besoin de nous ». Il faut passer par cette premiere phase d’immersion qui vous permettra de mieux comprendre les differences culturelles et d’evaluer le marche du travail. C’est avec ses informations en poche que vous pourrez voir comment s’inscrit votre projet professionnel. Pour ma part, je suis arrivee a Rochester, aux Etats-Unis, avec l’idee que je travaillerais avec des Americains parce que j’aime beaucoup leur etat d’esprit et surtout ils sont toujours en avant-garde sur tout ce qui est developpement personnel/leadership.
Apres quatre mois de reseautage (phase d’immersion), j’ai fait un bilan parce que je n’avais aucune opportunite concrete. Le marche de l’emploi, ici, est plutot moribond: Rochester est une ville industrielle. C’est la ville du siege de Kodak et il y a aussi beaucoup d’entites de Xerox. Je me suis egalement dit que nous ne comptions pas nous installer sur du long terme. C’est comme cela que j’en suis venue a creer ma societe Femmes de Challenges. Je n’avais jamais pense creer ma societe auparavant mais finalement cela a repondu a tous mes besoins: exercer le metier que j’adore faire, developper mes services aupres des femmes francophones a travers le monde et portabilite de mon activite.
Je vous encourage, comme Oliver, a vous plonger dans cette phase d’immersion des que vous vous sentez prete a travailler. Ensuite evaluer les opportunites en fonction de vos besoins et votre projet professionnel pour voir ce que vous avez envie de faire pendant votre expatriation.
Bonne immersion!
Delphine